Michael est devenu décamilliardaire en trois mois
Levées vertigineuses, licenciements massifs, guerres de talents et noms qui dérapent la tech ne ralentit pas, elle s’accélère en zigzag.
Helllooooo
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Au menu cette semaine
Cluely, la startup qui triche… et l’assume
Bumble se serre la ceinture (et remonte en Bourse)
Meta continue son shopping chez OpenAI
Thinking Machines lève 2 milliards. Oui, en seed.
CoreWeave : de mineurs de crypto à rois du GPU
OpenAI et Jony Ive : quand le branding coince
Cluely assume de tricher et ça marche
Une levée de fonds de 15 millions de dollars pour une startup qui propose de “tricher sur tout”, ça fait parler. Cluely, encore quasi sans produit, a pourtant réussi à séduire Andreessen Horowitz. Pourquoi ? Parce que dans l’univers ultra-saturé de l’IA, c’est l’attention qui vaut de l’or.
Cluely ne vend pas un outil, il vend une méthode : provoquer, buzzer, capitaliser. Leur fondateur Roy Lee applique froidement les recettes virales des réseaux sociaux , algos TikTok, drama X, vidéos léchées, pour créer un halo de désir… avant même d’avoir une vraie offre.
Côté a16z, Bryan Kim assume. Le produit parfait, c’est fini : si OpenAI le réplique en une update, c’est mort. Ce qu’il faut désormais, c’est de la vélocité, de la tension narrative, un “moat” fait de momentum.
Cluely est la synthèse de cette nouvelle école. Une startup qui construit son avion en chute libre, et espère qu’à l’atterrissage, le produit suive.
Bumble se serre la ceinture (et remonte en Bourse)
Encore 30 % de licenciements chez Bumble, soit environ 240 postes en moins. Officiellement, c’est pour “réaligner la structure” et “mieux exécuter les priorités stratégiques”. En clair : les résultats déçoivent, et il faut faire des économies.
L’idée ? Dégager 40 millions de dollars par an, pour mieux investir en produit et tech. L’entreprise encaissera entre 13 et 18 millions de coûts ponctuels liés aux départs, mais s’attend déjà à de meilleurs résultats au T2.
Whitney Wolfe Herd, la fondatrice revenue à la tête de l’entreprise en mars, veut remettre Bumble sur les rails après un Q1 en chute de 7,7 % sur un an. “Bumble, c’est une extension de moi”, disait-elle récemment. Ambiance comeback personnel.
Côté marché, ça plaît : +20 % en Bourse juste après l’annonce. Et dans le secteur, Bumble n’est pas seule à souffrir. Match (Tinder, Hinge) a aussi viré 13 % de ses effectifs ce printemps. Dur dur de garder l’attention des jeunes… même dans le dating.
Meta débauche en série chez OpenAI
La guerre des talents continue. Meta vient d’embaucher quatre nouveaux chercheurs de chez OpenAI (Shengjia Zhao, Jiahui Yu, Shuchao Bi et Hongyu Ren), juste après avoir recruté Trapit Bansal. Une opération séduction bien orchestrée, dans la foulée du lancement mitigé de Llama 4.
Zuckerberg veut accélérer sur les modèles fondationnels, et visiblement, les meilleurs moyens, ce sont encore les cerveaux. Même si le CTO de Meta a tenté de minimiser les rumeurs de “100 millions de prime de signature”, l’intention est claire : construire une dream team IA.
Du côté d’OpenAI, Sam Altman joue la défense en mode “nos meilleurs ne sont pas partis”. Mais la fuite de profils seniors laisse entrevoir une tension en interne – ou à minima, un repositionnement stratégique plus lent.
Cette course au talent préfigure un paysage où la puissance n’est plus seulement calculatoire, elle est humaine. Et Meta, après avoir été en retrait sur l’IA générative, veut désormais jouer les premiers rôles. Quitte à payer très cher.
Thinking Machines lève 2 milliards. Oui, en seed.
Mira Murati, ex-CTO d’OpenAI, décroche un des plus gros tours de seed de l’histoire 2 milliards de dollars, pour une boîte de 6 mois à peine.
Nom du projet : Thinking Machines Lab. Produit annoncé : aucun. Histoire racontée : celle d’une équipe élite, formée autour de Murati (ChatGPT, DALL·E, etc.) et de John Schulman, cofondateur d’OpenAI. Ambition sous-jacente : repenser l’IA de fond en comble, sans les angles morts culturels et les tensions de gouvernance qui plombent les mastodontes.
C’est Andreessen Horowitz qui mène le round, avec Sarah Guo (Conviction Partners) dans la boucle. Une manière pour le capital-risque de parier sur une IA “refondée”, pilotée par une femme de produit qui connaît le terrain et les limites d’OpenAI de l’intérieur.
Ce qu’ils vont construire ? Mystère. Mais à ce niveau de cash, c’est moins un pari technologique qu’un acte politique. Une volonté d’échapper aux silos internes, aux querelles de board, et peut-être… à Sam Altman lui-même.
CoreWeave : de mineurs de crypto à rois du GPU
Michael Intrator, cofondateur de CoreWeave, est devenu décamilliardaire en trois mois. Parti d’un entrepôt de cartes graphiques, il incarne à lui seul la nouvelle ruée vers l’or de l’IA.
À l’origine, c’était un projet de minage crypto monté sur les cendres d’un hedge fund raté. Aujourd’hui, c’est un des plus gros fournisseurs de cloud IA du marché, avec OpenAI et Microsoft comme clients… et Nvidia comme investisseur et fournisseur stratégique.
L’intro en Bourse, en mars, n’a levé “que” 1,5 milliard (bien en dessous des ambitions), mais ça n’a pas freiné l’euphorie : +300 % en Bourse depuis, malgré 8,8 milliards de dettes à 15 % d’intérêts et une perte nette de 315 millions au dernier trimestre.
Le modèle ? Acheter des GPU Nvidia à crédit, les louer à des géants de l’IA, et croître à toute vitesse. CoreWeave a même encaissé 985 millions de revenus au Q1. Et prépare déjà une acquisition de son concurrent Core Scientific.
Ce n’est pas qu’une histoire de capitalisation : les fondateurs ont chacun encaissé plus de 150 millions en cash pré-IPO. Intrator, l’ancien “crypto bro”, est désormais à la tête d’un empire IA. Reste à savoir si la maison tiendra quand les taux ou les appétits changeront.
OpenAI-Ive : bug juridique sur le nom du device
OpenAI a discrètement retiré de son site et de YouTube une vidéo très commentée vantant le partenariat entre Sam Altman et Jony Ive – celle qui annonçait leur device “io” et les 6,5 milliards de dollars mis sur la table.
Le projet serait-il en danger ? Non, d’après Bloomberg. Ce n’est pas le fond du deal qui coince, mais le nom : une startup issue du X lab d’Alphabet, nommée iyO, a déposé plainte pour violation de marque. Le juge a ordonné le retrait des contenus mentionnant “io” en attendant d’y voir plus clair.
OpenAI confirme : le partenariat avec Ive continue, seule la com’ est temporairement suspendue. Mais le message est clair même pour une boîte valorisée à 80 milliards, un nom mal choisi peut ralentir un storytelling bien rodé.
C’est aussi un rappel : dans l’économie de l’attention, la propriété intellectuelle reste un terrain miné. Et quand on veut créer l’objet tech le plus attendu depuis l’iPhone, mieux vaut verrouiller les basics… comme un nom de marque.